Du 21 novembre au 1er décembre 2019, la Petite Rockette a présenté, en partenariat avec la MPAA/Breguet, la 6e édition de son festival Extraordinaires objets de l’ordinaire.
Initié par l’artiste plasticienne Delphine Epron et l’association « la Petite Rockette », le projet des arts de la récupération « Extraordinaires Objets de l’Ordinaire » a pour but de sublimer les objets de notre quotidien, absorbés dans le flux de l’hyperconsommation vers l’hyper déchet.
S’adressant aux artistes qui souhaitent questionner la valeur d’échange et de déplacement du regard que crée l’art, il invite à réfléchir sur l’impact généré par nos comportements de consommation irréfléchis et sur l’importance du rôle de l’artiste dans la société contemporaine en pleine mutation.
Dans cette optique, le projet s’inscrit dans la continuité de l’action menée, depuis 2005, par « La Petite Rockette » qui se traduit par la démocratisation du réemploi des objets usagés et par la sensibilisation du public à une meilleure gestion des déchets.
Initialement axé sur l’art conçu à partir de matériaux recyclés, le projet s’est ouvert cette année à une plus large diversité artistique. Ainsi étaient bienvenues les oeuvres plastiques, les performances et les animations/ateliers, articulées autour des grands enjeux actuels, tels que l’écologie et les modes de vie durables et solidaires.
Artistes de l’édition #6
MPAA Bréguet •17/19 rue Bréguet Paris 11e
Exposition du 21 novembre au 1er décembre 2019 • Vernissage le 21 novembre à partir de 18h
Evénement Facebook
Plastic Icons
Homer
80 x 80 cm
Le travail de +BRAUER s’inscrit dans le mouvement d’Upcycling et traduit son engagement citoyen et environnemental.
A travers la série de portraits d’icônes du 20e siècle “Plastic Icon”, conçue à partir d’assemblage minutieux de centaines de pièces de plastique (jouets, stylos, flacons, emballages), l’artiste attire notre attention sur l’omniprésence du plastique qui envahit notre planète en réinsérant les artefacts de notre quotidien dans un nouveau cycle de vie.
Les coraux
Bouchons et objets du quotidien en plastique à usage unique, grillage, fil métallique.
2015
Cicia Hartmann est une artiste plasticienne autodidacte qui s’inspire de la nature.
Au travers de ses œuvres et dans une démarche éco-citoyenne, elle fait le choix d’interpréter de façon poétique la valorisation des déchets en plastique à usage unique.
Ainsi, elle souhaite sensibiliser le public à la nécessité de changer notre comportement pour la préservation de notre environnement et pour le respect de notre patrimoine maritime et terrestre.
Les galeries, les professionnels de l’événementiel, les centres de tri et/ou les usines de recyclage, les mairies, les établissements scolaires, les médiathèques, les comités d’entreprises, etc. exposent ses œuvres et/ou la font intervenir, en performance artistique, en atelier lors d’évènements en rapport avec le développement durable et/ou la valorisation des déchets, l’écologie.
Note d’intention
Oscillant entre drôlerie et poésie, Designed to die? (Conçus pour mourir ? en français) explore le concept de l’obsolescence programmée par le mouvement dansé. La pièce fait la part belle à la dictature de la grande consommation et le décor fonctionne comme une installation muséale qui prend vie au contact des interprètes.
Pour créer ce spectacle, nous nous sommes interrogés sur la façon de communiquer des idées abstraites au travers d’enchaînements corporels ? Nous voulions nous inspirer du cycle de la consommation pour structurer notre pièce et le critiquer sans pour autant sermonner.
Quel genre de danse pouvait convenir ? Quelle place voulions-nous accorder aux objets ? Plutôt que de créer un théâtre d’objets nous avons décidé de danser avec eux. Nous avons également travaillé sur la mécanique des appareils domestiques et décidé d’utiliser la danse-contact et l’improvisation pour évoquer les dysfonctionnements de la matière et explorer ce que l’utilisation d’outils électroniques fait au corps et au cerveau humain.
Noyés par la multitude de vidéos et d’articles sur la pollution environnementale, nous n’avons pas souhaité aborder cet aspect dans la pièce, même si le sujet nous touche profondément. L’idée première était de rendre hommage aux petites merveilles qui se réparent pourtant et peuvent connaître une renaissance.
Biographie
Danseuse et poète, Aude Fondard a suivi une formation professionnelle au jeu théâtral avant de plonger dans l’univers de la danse. Elle s’est formée à la TanzFabrik de Berlin auprès de Britta Pudelko et Stella Zannou pour la danse contemporaine et de Minako Seki et Atsushi Takenouchi pour le butô. Elle s’est notamment produite dans des rôles classiques au Contact Theater, Manchester ; à la Brotfabrik de Berlin. En 2015, elle se met à chorégraphier ses pièces dansées, dans la nature ou en studio. Elles ont été jouées à Berlin, Sydney, Paris et Marseille.
Études Entomophilatéliques
Avec les Études Entomophilatéliques, Marie-Jeanne Caprasse travaille pour la première fois la composition en volume. Confectionnés à partir de timbres postaux, ces collages hauts en couleurs sont encadrés et épinglés à la manière des ouvrages de taxidermie. Traduisant la gratuité d’un jeu d’enfant, portée par le même fétichisme que sous-tend une collection naturaliste, chaque étude procède d’un minutieux travail de libre assemblage qui s’inscrit dans un formalisme pleinement dynamique. Ce dernier revigore en les actualisant certains principes des avant-gardes picturales, du geste bâtisseur du constructivisme au goût du collage chez Dada, en passant par l’exaltation des formes simples et de la musicalité de leur superposition dans le néoplasticisme.
Découpé, peint ou taillé, le papier timbre est ainsi ramené à ses seules qualités plastiques, sélectionné pour ses couleurs et les motifs qu’il arbore. La construction graphique étendue dans l’espace, en relief et en profondeur, combine l’intrication de lignes colorées au jeu créé par les différents mouvements insufflés à la matière. Pliés en éventail ou en origami, effilés, découpés en spirale ou enroulés sur eux-mêmes, les morceaux de papier (calque, timbré ou à dessin) manifestent une énergie déliée qui invite le regard à circuler parmi ce tout florissant. Entre esthétique géométrique et biomorphisme, ces vibrantes compositions lui imposent en effet le rythme décousu de leur joyeuse dislocation.
Bien que délesté de ses significations économiques ou culturelles, le timbre laisse localement apparaître des éléments figuratifs qui installent la possibilité de micro-narrations. Ces scènes miniatures reposent sur un principe d’association libre, où les événements, personnages et symboles isolés de la face des timbres confondent les référents temporels ou stylistiques. La fragmentation des figures, la déconstruction de leurs sens premiers et l’étrangeté qui s’en dégage confèrent alors à chaque encadré une tonalité affective singulière et une certaine vitalité qui évoquent les motifs d’insectes auxquels ces collages se substituent. Ensemble, lesÉtudes Entomophilatéliques constituent alors un cabinet des curiosités proliférant où s’exprime la jouissance de Marie-Jeanne Caprasse à faire éclater les représentations.
Mes collages sont réalisés exclusivement à partir de prospectus, magazines, catalogues, etc. J’aime détourner le matériel usuel, vulgaire pour le transformer en quelque chose d’artistique, une volonté sous-jacente de transcender le réel, et d’intégrer différents univers, mon quotidien et un univers plus intérieur, plus sensible. Cela donne à voir une composition qui ressemble à une peinture au 1er coup d’oeil et dans un second temps des images, signes, logos et petits clins d’oeil apparaissent.
Le travail minutieux de recherche, découpage et collage me permet de m’immerger dans une sorte de méditation pour le plaisir de récréer paysages, nature et êtres à partir de ces petites particules de pub au départ plutôt destructeurs écologiques et d’humanité.
Plus que de vouloir mettre en opposition matérialisme et spiritualité, je préfère mettre en avant la faculté créative de l’humain à transformer, sublimer.
Biographie
Christine Mathieu est née en France.
Sortie de L’ENSAD de Paris, primée en photographie par la firme Polaroïd, elle est accueillie 3 ans à l’American Center of Art en tant que graphiste et photographe.
Elle bénéficie du soutien du Photography Department of the American Center Paris.
Elle fonde ensuite l’atelier l’épicerie auteur de nombreuses missions graphiques et plastiques intégrées à des équipements culturels. Ces rencontres avec le patrimoine sont déterminante dans sa pratique artistique.
A partir de 2010, Christine Mathieu photographe développe ostensiblement une pratique liée à son histoire familiale, la sculpture en matériaux textile.
C’est le début des séries Figures primitives regroupées sous le titre The quest of silence in a turbulent time qui investissent, sans détour, le champ de la création textile.
Parallèlement, au cours d’une résidence artistique en territoire normand, elle initie un travail sur la coiffe féminine comme objet ethnographique, en explorant les collections textiles de musées nationaux.
Le contrôle du désir féminin, la représentation sociale assignée du corps, mais aussi l’universalité d’un langage issu et dédié au corps des femmes, sont les thèmes qu’elle visite à travers ses prises de vues, montages photographiques et ses créations en textiles.
Note d’intention
Pour réaliser la première série de Figures primitives en 2011, j’ai utilisé une tête de polystyrène, trouvée dans la rue, que j’ai recouvert de bandes de plâtres.
J’ai ensuite habillée cette forme simple et essentielle avec les divers matériaux disponibles dans mon atelier : perles, épingles, fils, chutes de tissus, laines, rubans, fleurs séchées, etc..
Cet acte de création s’est affirmé dans la variation et j’ai réalisé plus de 80 figures .
Comme une suite en mutation, chaque tête a été photographiée puis détruite afin que la prochaine puisse prendre vie.
Ces têtes commandent l’espace du cadre photo comme des personnages forts et charismatiques.
Entre marionnettes et anatomies humaines, photographie et art brut, ces figures sont les ébauches récursives d’un rituel de désincarnation. La quête symbolique et essentielle de ma part de silence.
Aujourd’hui je propose une nouvelle expérimentation autour de ce concept de Figures primitives.
Elle incarne toujours mon obsession de tenter de signifier une présence forte, presque totémique en minimisant les moyens et les signes.
Aujourd’hui je travaille avec des bandes de textiles issues de tissus glanés, récupérés, achetés, dont les textures et origines sont variées. Je les enroule très simplement pour constituer ma figure.
Note d’intention
Avec des pièces oniriques et/ou burlesques, je propose de revisiter des habitudes et des repères. Nos habitudes d’utilisation, nos habitudes sociales, et nos habitudes en art.
Une sorte de petit monde parallèle où le temps se fige, les choses se cassent sans pour autant perdre de valeur, certaines pièces sont mystérieuses, d’autres drôles. Un équilibre entre blague et poésie, qui est en réaction aux aléas de la vie, lorsque quelque chose se casse, on peut en rire, ou en être mélancolique, et souvent on fait les deux. Je profite de ces déplacements, pour changer de paradigme et de proposer de nouvelles habitudes, de nouvelles valeurs, pour questionner, pour essayer.
En investissant tout ce qui nous entoure, le sol et le plafond je nous englobe dans cet endroit ou les repères sont à refaire.
J’aime les fautes d’orthographe.
Les fautes d’orthographe son propre a la littérature, elle ne se lise point, et en se sens, elle me semble être une véritable plus-value du medium.
Elles peuvent etre une valeur ajouté, comme un accent marseillais, elle son vecteur d’une personnalité, d’un profil que je ne suis pas contre d’avoir a ma porté. Une lecture d’entre ligne. Le langage sms, aussi inélégant qu’il me paraisse, m’informe bien plus sur la personne qui m’écrit, sur notre relation aussi, que sur se qu’il me dit.
Je me remémore la lettre de motivation d’un ami qui avait écrit « je pence », c’était magnifique car bien que je soit généreux en fautes, jamais je n’avait commit celle ci. Un petit moment d’allégresse nous était offert, une nouvelle forme. Et c’est la, je pense, que se trouve l’une des plus belle qualité de la dysorthographie. La poésie par l’accident. Transformer un objet en verbe ou transformer l’appartenance en être, tout cela offre des accident beaux et insaisissable. Aucun jeux de mot aura la magie de la découverte accidentel, d’un lapsus, d’écrire « sorber » ou « c’est chaussure ». Ou encore l’esthétisme des mots qui ont gagné une double lettre dans les abbaye de l’époque afin que les moine recopieur gagne plus de gain par mot.
Il y a pour moi autant de poésie dans « c’est chaussure » que dans « J’écrivais des silences » de Victor Hugo.
Faire des fautes d’orthographe est excluant. Accepter les textes a l’orthographe confuse mais aux idée précise agrandirais la tolérance et l’empathie de chacun.
Architecte de formation, je développe au cours du temps un véritable appétit pour toutes les représentations de l’espace, de la nature et de l’anatomie. Mais au delà de mes ravissements intellectuels, il y a pour moi comme une nécessité de
fabriquer quelque chose avec les mains. Pour le plaisir sensuel du contact avec la matière, le monde physique. Aujourd’hui, je tente de retranscrire de façon palpable et observable à l’infini la beauté du lien entre l’Homme, sa terre, son corps. Ici le végétal se mêle à l’animal. Là, l’architecture se tord pour devenir organique. Là encore, l’ordre joue de l’aléatoire.
De plus en plus nombreux à habiter notre planète, à vivre de ses ressources, de plus en plus nombreux à être soumis aux mouvements migratoires, nous avons besoin de rêver pour partager plus intelligemment l’espace ; pour transformer
progressivement notre habitat.
J’imagine et fabrique « des univers que l’homme n’aurait pas encore eu le temps d’imprégner totalement de son bruit « Jacques Lusseyran
Des éléments architecturaux universels, murs, toitures, portes, fenêtres, escalier… s’ajustent dans une sphère imaginaire et subjective où se répondent l’espace intime et le monde extérieur.
Voir au travers. Ou tout au contraire, ne plus voir là où nous en avons l’habitude…
Née en 1970 à Lisieux, titulaire du Bac arts appliqués et BTS stylisme, elle a parallèlement suivi des cours de sculpture, de peinture, et de gravure.
Depuis 2001 elle démonte, recycle, détourne, assemble… dans un but lumineux: donner une autre vie, une dernière chance à tous ces objets qui sont souvent jetés, délaissés, qui n’ont plus leur place dans notre société.
Chaque objet est préservé, observé, pour lui trouver la meilleur mise en valeur possible sans camouflage. Elle les laisse s’exprimer, se faire écho, elle essaie de trouver des associations d’objets qui fonctionnent entre eux pour garder une cohérence de matière et de forme, physique et mécanique. Comme pour un puzzle l’assemblage se fait naturellement, le montage électrique fait partie intégrante de cette construction, tout en gardant en tête le souci du détail et une certaine finesse.
Et c’est une autre histoire qui se raconte, elle se dit médiatrice-bricoleuse de ces objets qui ont tant à dire. Elle tient a donner une certaine magie à ces objets par la lumière, leur donner une âme,
Au départ, elle utilisait principalement les métaux et le verre, l’usage des matériaux s’est élargi au plastique, bois, papier, carton… chaque matière ouvre sur un nouvel univers.
L’expérimentation, l’envie de tester des associations avec ces objets qui lui tiennent tant à coeur, après tout ce temps, est devenue une addiction.
Elle a une approche matérialiste, certainement, dans une société qui consomme trop et trop vite, mais elle a aussi un lien affectif avec tous ces objets qui nous ont aidés et accompagnés tout au long de notre vie, sa démarche constitue aussi une tentative de retenir ce temps qui passe trop vite. Elle crée une cohérence entre sa nature humaine accumulatrice avec une activité constructive et créative, sensible aux problèmes d’énergie et de société.
Elle a une approche curieuse vis à vis de chaque objet, sans a priori. On remarque un cheminement néanmoins, les objets ne se racontent pas de la même façon dans le temps, la manière dont elle appréhende les mêmes objets entre le début de sa démarche et aujourd’hui a évolué. Il y a une chronologie qui a son importance également dans la globalité de son travail : chaque pièce a sa place.
C’est de la poésie qui émane de ces assemblages. Laissez vous plonger dans l’enfance, être interpellés, amusés ou émus.
Note d’intention
Pour le projet dédié à l’exposition, nous sommes parti d’un enrouleur de tuyau d’arrosage cassé que nous avons récupéré. Nous l’avons sélectionné pour son style atypique et daté qui renforce l’impression d’un objet kitch et pop. À partir de là, nous avons choisi de le détourner tout en gardant les idées de mobilité, d’extérieure et d’accessoire qui le caractérise. Puis nous avons essayé de le placer dans une famille d’objets auxquels il ressemble : un diable, un segway ou encore un petit orgue de barbarie. En faisant le rapprochement avec l’orgue de barbarie nous nous sommes intéressé aux instruments de musique automatiques, et inspiré par le projet « Marble Machine X » de Wintergatan, nous avons fait le rapprochement entre l’enrouleur et le cylindre de programmation d’une boîte à musique. C’est là qu’est naît l’idée de « l’enrouleur de barbarie », un objet que l’on pousse et qui joue automatiquement sa mélodie grâce des picots fixés sur l’enrouleur qui viennent percutés des lamelles en forme de clavier. Tous ce mécanisme est entraîné par la roue centrale qui vient remplacer les roues d’origine. Ce qui nous intéresse dans ce projet est autant le rapprochement techniques de deux mécanisme qui se ressemblent mais à des échelles différente; que de ré-insufflé un nouvel imaginaire dans un objet désuet et bon pour la casse.
Nous proposons donc d’ici novembre de réalisé cet objet et de penser à une activation de la pièce sous forme de performance.
Biographie Henri Schaub
Mon travail en tant que plasticien se base sur la récupération d’objets abandonnés et destinés au rebus. Grace à un atelier itinérant me permettant aisément de travailler dans différents lieux, je ramasse du mobilier ou des objets faisant autre fois parti du quotidien des riverains pour en faire des sculptures.
L’utilisation d’une matière première issue de déchets m’intéresse car un objet usé va avoir des points de faiblesses et des usures bien particulières, témoignant de son utilisation passé. Ces caractéristiques vont être un point de départ, elles vont me permettre d’extraire l’objet de son usage premier.
Mes sculptures sont une recherche générale autour de deux Notions. Premièrement le recyclage d’éléments qui composent un objet. Chaque objet est composé de plusieurs pièces, je m’intéresse donc à la singularité de celles-ci, que peuvent-elle apporté ? Qu’elles sont leurs propriétés ? Comment peut-on s’en resservir dans un autre assemblage.
Le second point est la compréhension de l’objet. En utilisant régulièrement des éléments comme des roues, des poignées ou des manivelles il est facile pour le public juste en regardant la sculpture de l’appréhender. Cependant ces formes sont voulues comme étant dépourvu de fonction ou d’usage propre.
Biographie Adrien Gallou
Le punding est un comportement moteur stéréotypé qui se caractérise par le besoin d’examiner, manipuler, collectionner, monter et démonter des objets.
Dans une certaine mesure je m’identifie à ce syndrome, qui se manifeste chez moi par une fascination pour les appareils électroniques. Depuis quelques années, je collectionne ce type d’objets qui ont appartenu soit à des proches ou à moi-même. Je les choisis, les stocke, les ouvre, les répare et investis leurs histoires. À partir de cas précis se dessine alors une chronologie plus vaste, révélant le hardware comme lieu de pouvoir protégé par des prises propriétaires, des visses rares ou des sceaux de garantie. Ce que l’on cherche à cacher, ce sont les rapports de force à l’oeuvre au sein de ces objets : tractations sur les métaux rares nécessaires aux composants électroniques, pressions sur le coût de la main d’oeuvre qui se répercute sur les conditions de travail dans les manufactures, l’obligation du respect strict des brevets techniques qui impose une chape de plomb sur toute l’industrie, et enfin la concurrence exacerbée par un marché constamment renouvelé à cause de l’obsolescence esthétique.
The punding complex est une dissection commentée de la moelle de nos vies numériques ainsi qu’une prise de conscience des enjeux qui lui sont liés. Cette modeste archéologie des médias basée sur une collecte intime permet de relativiser le discours dominant de l’innovation numérique qui néglige trop souvent la réalité matérielle de sa réalisation.
Je suis un artiste britannique vivant et travaillant à Paris depuis 2015. Je travaille de mon atelier au 6b à Saint-Denis.
Le recyclage fait partie de mes techniques de prédilection. Ce processus cathartique me permet d’insister sur la nécessité pour chacun de ne plus gaspiller au quotidien. J’essaie de garder mon studio en cycle fermé. Tous les déchets sont gardés et réutilisés dans mes prochaines oeuvres comme par exemple les Têtes en Collage ou les Natures Mortes qui ont été réalisés grâce au recyclage de peintures que je juge ratées.
Ces Têtes sont essentiellement créés grâce à l’observation des comportements humains et plus particulièrement inspirées de la manière dont nous interprétons les autres. Souvent d’une grande taille, elles reflètent la dimension divine et glorifient l’individu. Néanmoins elles se composent de matériaux ordinaires, d’anciennes toiles découpées et déchirées qui accentuent la fugacité des visages et la fragilité des humains.
Ces formes éphémères apparaissent aussi dans ma performance interactive “Three Heads” qui invite le public à décrocher des morceaux de toile représentant trois visages superposés les uns sur les autres puis à les épingler sur un autre mur pour reconstruire deux visages abstraits.
Dans ‘Homage to Humans”, série de nature mortes, j’utilise la même technique de toile recyclé comme hommage à la nature et aux hommes. Cette série s’inspire des artistes de Nature Morte de l’âge d’or hollandais.
Mon travail et en particulier les titres de mes œuvres prennent souvent une tournure ironique.
En tant qu’humains, nous utilisons les fleurs pour rendre hommage à la mort. Les fleurs sont ici utilisées pour nous rappeler notre propre mortalité. Elle sont aussi le symbole d’une société voulant perpétuellement contrôler et dominer la nature, nous entrainant dans un monde de plus en plus inhospitalier.
À l’avenir, pour nous souvenir et rendre hommage aux paysages du passé, serons-nous obligés de reconstruire artificiellement les fleurs d’aujourd’hui ?
Avons nous encore une chance de rectifier nos erreurs, nos ratés pour sauver notre planète ?
Reportage vidéo réalisé par Alisonne Sinard.
Artistes de l’édition #5
Villa Belleville • 23 rue Ramponeau Paris 20e
Exposition du 30 novembre au 3 décembre 2017 • Vernissage le 30 à partir de 18h30
Evénement Facebook
Ange & Dam, tandem artistique à quatre mains et deux têtes occupant un atelier de plain-pied sur la rue, ouvert aux rencontres de passage, concrétisant un art «de proximité » mûri au fil du temps, en des circuits parallèles et féconds où le partage avec le public, l’engagement politique et la recherche formelle se mêlent et s’enrichissent mutuellement.
Sculptant, mais aussi glanant, recyclant, assemblant, détournant les matières les plus diverses, le binôme fait naître des figures charnelles et chargées d’émotion, agrémentées d’une pointe d’humour, de provoc’ ou de dérision, qui parlent des enfants-soldats, des sans-papiers, de l’excision, des migrants…
Des œuvres qui célèbrent la nature, l’ingéniosité humaine, la grâce de l’ordinaire, comme ces simples cuillères de bois métamorphosées en déesses de la fécondité.
Le duo fait des détours réguliers par Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, autre point d’ancrage, où les deux artistes travaillent le bronze depuis 1995. Ange & Dam ont également voyagé en résidences au Maghreb, en Inde, en Bachkirie et en Afrique.
Artiste multimédia venant de l’art vidéo, Angie Eng réalise des installations et des performances depuis 1993. Née à San Francisco, elle obtient un diplôme d’art plastique à l’Université de Californie, Santa Barbara. Après un enseignement traditionnel de peinture expressionniste abstraite, elle se sent en décalage avec ce medium et décide d’explorer les possibilités qu’offre la vidéo expérimental et la vidéo en temps réel.
Le parcours hybride d’Angie aborde divers sujets : le nomadisme, la psycho-géographie, la liminalité, l’écologie, les rituels et la synchronicité. Elle explore ses idées à travers le dessin, la sculpture, l’installation et la performance intermédia.
Depuis vingt ans, Angie Eng est présente sur la scène New Yorkaise et expose dans des lieux de réputation internationale : Lincoln Center Video Festival, Whitney Museum of American Art, New Museum of Contemporary Art, The Kitchen, Eyebeam Art and Technology Center (et en France : Cité de la Musique, Le Lieu Multiple, Le Cube, Maison Populaire, etc).
Enfant, Camille a passé beaucoup de temps, dans l’atelier de sa grand-mère couturière. Emerveillée par les costumes, les fils et les boutons, elle gardera cette empreinte pour toujours. En plus d’une grande curiosité et de ses recherches personnelles, elle suit les cours de création matières de la Mairie de Paris et étend sa gamme. Filage, couture, broderie, tissage, crochet… Alors le fil se déroule dans tous ses états. Plasticienne et formatrice en art textile, elle intervient auprès de particuliers ou de groupes lors de ses ateliers à la Maison de la Nature.
La technique que l’artiste emploi dans la création de ses pièces uniques et originales – l’écoprint ou teinture par contact – permet de conjuguer son amour des plantes à celui du textile puisqu’elle réalise des empreintes végétales sur tissu à partir de liquides ferreux. Le tissu est d’abord préparé, comme dans la teinture végétale traditionnelle, puis lié avec des morceaux de plantes, de fer… Camille ne cherche pas la représentation ou le décoratif, plus une infusion végétale onirique où chacun puisse reconnaître son jardin intérieur… C’est aussi une façon d’enregistrer paysages et saisons.
Dans un premier temps, lorsque j’étais en Corée, j’ai fait des études sur la bande dessinée à l’école des Beaux-Arts. Au fur et à mesure, je pensais vaguement que je souhaitais exprimer mes idées en travaillant sur l’objet tridimensionnel. Donc, j’ai choisi la sculpture comme mineure. Ensuite, j’ai décidé de poursuivre mes études en France, afin de bénéficier de la qualité et la réputation de ses écoles d’art. A cette époque, j’ai pu voir les œuvres de plusieurs artistes et j’ai fait la connaissance de l’artiste français, Michel Blazy. J’ai été très intéressé par le travail expérimental et quelque peu insolite de cet artiste.
Ce dernier a fait ses études à l’Ecole d’Art de Nice, la Villa Arson. C’est la raison pour laquelle, je suis venue en France afin d’y entrer. Tout au long de mes études à l’école de Nice, j’ai réfléchi à la frontière entre l’art conceptuel et le design, et j’ai appris que l’art français n’a pas de notion de cadre limité. De plus, il y avait une tendance à reconnaître la valeur de la découverte d’éléments coïncidents et à considérer les progrès du travail. Par conséquent, j’ai pu établir la notion que l’intention et le processus de travail sont plus importants que le résultat final. A ce moment-là, un professeur qui était un membre de jury, m’a donnée la référence d’une artiste, Sarah Sze, je me suis beaucoup inspirée de ses travaux.
Avant cela, je me suis intéressée au concept du Ready-made de Duchamp et j’ai également étudié de nombreux artistes qui lui sont apparentés. En particulier, Sarah Sze a été très impressionnée par sa capacité à créer d’immenses installations avec des objets triviaux. Je suis donc allée voir ses œuvres représentant le Pavillon américain de la Biennale de Venise. Après cela, les objets abandonnés sont devenus mon matériau principal dans mon œuvre et mon idée est apparue par l’inspiration des objets. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai voulu changer d’environnement pour continuer mon Master. Un jour, j’ai découvert, par hasard, une nouvelle installation qui a été réalisée par l’artiste belge au Musée d’art contemporain de Nice. Ce fut l’occasion de reconnaître la spécificité de l’art belge. J’ai enfin décidé de m’orienter vers une école d’art en Belgique. Dans laquelle, j’ai rencontré mes professeurs, tels que Jean François Diord et Mario Ferretti. Grâce à eux, j’ai pu apprendre et étudier de manière plus approfondie le genre de la sculpture. J’ai également élargi ma vision artistique grâce à leurs conseils. En outre, Kim Leroy, le professeur de philosophie, qui est devenu mon directeur de mémoire, m’a aidée à établir la théorie. A la fin d’année, j’ai été sélectionnée comme étudiante lauréate de chaque département. Actuellement, je suis étudiante à l’Université Panthéon 1 à Paris.
Atypique / Atipico
Après plusieurs années en tant que designer pour les maisons de mode de luxe, Sofia Linares s’est orientée vers l’éco-conception (mastère ingénierie textile, spécialisée en éco-conception) suivi par la co-création du studio de design Atypique Atipico [AA] qui développe de nouvelles approches pour implémenter la transition écologique dans des chaînes de production industrielle pour les petites structures.
AA développe au Guatemala le projet CANASTAAA, permettant aux femmes de devenir des artisans qualifiés par le biais d’un programme de design up-cycling en open source. En parallèle, Atypique Atipico a lancé une campagne de sensibilisation sur le réemploi des vêtements d’occasion et la mode durable “dressing smart”, ayant pour le cœur de cible les jeunes.
Noémie Devime
Noémie Devime crée des collections femme de prêt-à-porter haut de gamme, artisanal et engagé, entre pièces uniques et séries de vêtements numérotés. Après avoir travaillé auprès de différents directeurs artistiques, tels Balenciaga, Trend Union ou encore Dior et L’Oréal, Noémie Devime se retourne vers le mode de fabrication slow fashion qui sauvegarde des patrimoines textiles issus de communautés du monde tout en valorisant l’innovation. Ses vêtements-images sont également présentés lors de happening, non commercialisés mais à vocation fédératrice et artistique.
Le travail d’Elli Drouilleau se construit autour de l’équilibre et du mouvement. Chaque mobile est une histoire qui se raconte dans un espace en perpétuelle recomposition. Le point d’équilibre idéal est au plus près de celui du déséquilibre total. Entre ciel et terre, entre grâce et désenchantement, c’est là que se niche l’origine du mouvement, là que se créé la force d’un élan qui vient défier la pesanteur.
Son matériau préféré est le papier, pour sa légèreté et sa modestie. L’artiste utilise également le bois, comme les bambous récupérés au jardin de Belleville, le plastique ou encore le métal des pièces de machines à écrire. Tous l’intéressent pour l’histoire qui s’inscrit en eux.
Depuis une vingtaine d’années, Elli expose régulièrement ses créations, en galeries ou dans des expositions de groupe, par exemple avec les Artistes à la Bastille. Elle a participé à des échanges internationaux avec le Maroc, le Brésil, le Vietnam et dernièrement, l’Espagne.
Assemblage#03
Collage de magazine sur carton
70 x 50cm
2016
Dayoung Jeong a étudié tout d’abord la peinture occidentale et la littérature française à Séoul. Puis, arrivée en France à Paris, elle poursuit ses études artistiques.
Elle a participé à plusieurs expositions collectives à Paris, à Séoul… Elle a également travaillé dans l’équipe scénographique de théâtres et participé aux projets de peinture murale pour les villages à Séoul.
Elle emploie la technique de collage, procédant au préalable à une collecte et à un tri minutieux des images en fonction de leurs couleurs et nuances. Il s’agit là d’un travail très laborieux qu’on pourrait en quelque sorte assimiler à la préparation d’une palette de couleurs.
À travers son travail, Stello cherche à se réapproprier un objet usuel et banal du quotidien, la carte mère contenue dans chaque ordinateur. Il s’agit de collages constitués d’impressions de cartes mères et de circuits électroniques, retravaillés à la gouache, aux marqueurs, stylos, feutres et au crayon.
Les cartes mères sont réalisées avec des techniques proches de celles de la gravure ancienne, permettant de recréer ainsi une forme contemporaine de la gravure à l’aide d’éléments qui n’appartiennent pas au domaine de l’art mais de la science, tout en ajoutant une touche manuelle et irrationnelle en juxtaposant des fragments selon une logique esthétique et non électronique.
Sa démarche vise à réinvestir l’objet, à revenir à la matière qui le constitue, la carte mère, afin d’offrir un nouveau point de vue en mettant en avant le potentiel poétique, l’étrangeté et la beauté de composants électroniques a priori dénués de toute poésie.
À travers ces « cyberpaysages », il s’agit de rendre visible les éléments invisibles qui conditionnent notre existence quotidienne, ces éléments qui échappent à notre vue ou notre entendement mais qui influencent notre perception.
Diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nantes Métropole (2016), co-fondateur du collectif et lieu d’exposition “Grande Surface” (Bruxelles). Le travail de Xarli est principalement un travail de peinture même s’il a également une pratique du dessin, de la vidéo, de l’écriture et une pratique curatoriale via son collectif.
Artistes de l’édition #4
Villa Belleville • 23 rue Ramponeau Paris 20e
Exposition du 30 novembre au 3 décembre 2017 • Vernissage le 30 à partir de 18h30
Evénement Facebook
« Guêpier, guêpière »
guêpière, prothèses mammaires, bas, fibre polyester, cerceau, main de mannequin, gant, tissus, ficelle
hauteur : 96 cm – largeur : 100cm – profondeur : 60 cm
Bio
Denise Fréchet est née au Québec. Elle vit à Paris et travaille à Montreuil. Après une formation initiale au « Feminist Art Institute » à New York, elle est venue à Paris et a travaillé avec le peintre Nicola Pagallo et le sculpteur Paul Flury. Elle a exposé dans plusieurs pays d’Europe, aux USA et en Chine. En 2015, elle a obtenu une bourse de résidence à « Da Wang Culture Highlands »(Shenzhen, Chine)
Démarche Artistique
La sculpture et les installations sont mes modes d’expression privilégiés. Dans mon travail artistique, j’utilise beaucoup d’objets trouvés. Mes préoccupations principales ne sont pas uniquement formelles : je souhaite que mon oeuvre questionne le regardeur, Les objets, sortis de leur contexte usuel, acquièrent une autre signification. Ils ont un fort pouvoir symbolique. Mes oeuvres sont assemblées comme des rêves. Différents éléments sont combinés selon le principe de l’association libre. Ils s’adressent ainsi directement à notre imagination. J’utilise les objets de différentes manière : soit en les assemblant entre eux ou en les associant à des formes crées par une autre technique (céramique, pâte de verre, métal…), soit en les moulant et en les tirant dans une autre matière ou encore en les transformant pour qu’ils deviennent le matériau même de la sculpture .
Je suis obsédée par le corps, fragmenté ou déformé, il retrace une mythologie primitive, Eros et Thanatos sont au rendez-vous. Récemment, j’ai entamé une série de sculptures qui questionne les ambivalences du désir et de la séduction. Dans ces oeuvres des morceaux de corps revêtus de tous les oripeaux de la séduction émergent d’une masse informe qui pourrait évoquer des viscères ou bien les circonvolutions d’un cerveau. Inquiétante étrangeté : on oscille entre attraction et répulsion. Pour les extraordinaires objets de l’ordinaire, j’ai trouvé à la petite Roquette une guêpière et des prothèses mammaires, ainsi qu’une grande quantité de bas, qui remplis de fibre polyester sont le matériau principal de cette série de sculptures . Ces objets ont été le point de départ de« Guêpier,guêpière », un piège tout à fait particulier.
« Totem »
Bio
Maxence Hamard est fraichement diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Tania Bruguera et Dominique Belloir et d’une formation en Mécanique et Astronomie à l’ Ocad University de Toronto.
Démarche
Sa pratique artistique parle de rencontres de matières et d’éléments, du résultat de ces rencontres et des effets qu’ils produisent. Il cristallise des moments d’actions et d’expérimentations à travers des machines, des objets et des sculptures.
Maxence Hamard essaye de capturer des moments d’interstice, des moments de surprise, d’erreurs pour les mettre en lumière.
Pour l’exposition “les Extraordinaires Objets de l’Ordinaire” présenté à la Villa Belleville, le projet se nomme Totem, l’idée est de vouloir revisiter la symbolique du totem de protection.
Ces formes et ces objets sont récupérés à la Petite Rockette, toutes ces formes se lient grâce à la technique de l’impression 3D qui tel un pistolet à colle, connecte et organise ces fragments hasardeux.
« Frontières »
Novembre 2017
Installation : Vidéo (animation) 1’52 » et Objets
Photogrammes issus de la Vidéo « Frontières »
Démarche
Depuis de nombreuses années, Valérie Raoult conçoit et anime des ateliers de réalisation et d’expérimentation en utilisant la technique du Stop Motion (technique de l’image par image).
Parallèlement elle réalise en autoproduction de courts films avec des objets, du papier découpé, différentes matières et matériaux récupérés qui peuvent aussi être source d’inspiration pour la sonorisation.
https://valerieraoult.wordpress.com
Valérie Raoult a étudié la Communication Audiovisuel à Paris X, la Médiation Culturelle et le cinéma à Paris I (St Charles) avant d’obtenir un Master Professionnel Politiques Culturelles à Paris VII. Elle a également effectué une formation en Cinéma d’Animation à l’Ecole des Gobelins.
Dans le cadre d’Extraordinaires Objets de l’Ordinaire, elle a travaillé autour de la thématique des « Frontières » en mettant en scène des instants de passages physiques et mentaux de frontières visibles et invisibles. L’écriture s’articule autour du jeu du cadavre exquis et de la transformation en utilisant des objets symboliques mais aussi des matières (peinture, pâte à modeler).
Démarche
Nathalie Senikies est née en 1970 à Paris.
Après un passage aux Beaux Arts de Bruxelles et de nombreux ateliers menés auprès de différents publics (ados en rupture , femmes primo arrivantes, intervenante dans des centres sociaux, dans différentes cités de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, en maison d’arrêt, dans des centres d’accueil d’urgence, des classes UP2A, etc…), elle choisit – dans le cadre de son travail personnel- de travailler exclusivement le papier pour créer des sculptures de taille humaine habillées d’Actualité, dans des installations avec bande-son sur le thème de l’identité, l’errance, l’exode mondial…
En 2016, elle monte avec plusieurs jeunes l’ASMIE, association de Solidarité avec les mineurs isolés étrangers dans laquelle elle propose des ateliers artistiques et culturels par le biais desquels ces enfants apprennent à faire valoir leurs droits.
Cette installation proposée à la Villa Belleville est créée à base de valises de récupération en cartons, de papier journal (les personnages sont habillés d’Actualité…), de grillage et de vêtements déjà portés.
Un des propos de cette installation est de parler de mémoire(s) à travers le choix des objets ou vêtements déjà utilisés ( la valise est en soi un objet assez fort…).
Ces différents matériaux sont empreints d’une mémoire collective et encore utilisables par d’autres qui laisseront à leur tour leur empreinte indélébile et pourtant invisible .
Le deuxième thème porte sur le départ, forcé, vers un eldorado inexistant , et la violence de l’arrivée en Europe pour ces milliers de personnes qui sont vouées à errer dans nos capitales, sans aucuns droits, rejetés, niés.
Jeunes mineurs isolés traînant leur angoisse et leur solitude —la convention des droits de l’enfant dont ils dépendent n’étant pas respectée, familles Roms expulsées de campements en bidon-ville, femmes à la rue… tous ces fantômes errants dans nos villes dites modernes où la surconsommation est reine et dans lesquelles leur souffrance n’est que rarement prise en compte ne se vêtissent que de nos déchets, se nourrissent de nos poubelles, et nous continuons à consommer à outrance et à envoyer dans des pays dits sous-développés ce que nous ne pouvons ou ne voulons pas recycler nous même…
Cela à t’il un sens ?
Bio
Artiste plasticienne d’origine guyanaise, Charlotte COCHELIN FATACCY
est née en 1982 à Paris, où elle vit et travaille.
Diplômée en 2007 de L’E.S.A.(Ecoles Supérieures d’Arts des Hauts de
France), Charlotte obtient une bourse d’Aide à la Jeune Création,
financée par la DRAC Nord/Pas-de-Calais, suite à une série
d’expositions remarquées en 2008 (JUNGLE RESISTANCE à la Maison Folie
de Wazemmes, Lille – PLAN B au Bureau d’Arts et de Recherches de
Roubaix – Salon de la Jeune création de Mulhouse).
Elle s’investit ensuite dans le milieu culturel parisien, travaillant
tour à tour pour le Fonds National d’Art Contemporain et comme
scénographe dans l’évènementiel.
Engagée et investie dans la culture alternative, elle occupe le poste
de présidente du collectif La Gare Expérimentale( Paris), durant 3
ans, orchestrant ateliers d’artistes, programmation d’expositions et
d’événements musicaux.
Charlotte participe ces dernières années à des expositions collectives
(à la Galerie E2 de Bruxelles) à des Festivals d’Arts Urbains (REHAB 1
& 2 / Lab14) et inaugure récemment ses premières expositions
personnelles (La Petite Roquette / La Galerie Lithium).
Pratiquant la sculpture, l’installation et la création graphique, son
inspiration trouve sa source dans le concept du système D ; une
culture Junk, de la marge, de la zone, de la périphérie.
Son travail de découpe, de collage et de montage fait émerger paysages
et signes urbains, aux constructions chaotiques et compositions
complexes. Ses recherches cristallisent un intérêt singulier pour
l’utilisation de matériaux dits « pauvres », ou d’images récupérées,
qu’elle recycle.
À la frontière du monde industriel et du tropicalisme, son univers
graphique oscille entre un métissage coloré d’images fantômes et des
miroirs troublés d’obsolescence programmée et d’exotisme militant.
A l’occasion du festival des Extraordinaires Objets de l’Ordinaire,
Charlotte propose une recherche sur la matière plastique « noire » en
s’aventurant à la création d’un insecte technologique mutant.
Démarche
Sarah Flan créé et conçoit à la main des oeuvres textiles à partir de tissus et fils de récupération dans une démarche éco responsable d’upcycling. Elle aime laisser les matériaux influencer ses créations.
Pour « Extraordinaires objets de l’ordinaire », elle a créé un doudou à partir des tissus de la Petite Rockette destinés au recyclage. Le doudou est un objet que presque tous les enfants possèdent et qui n’est pas juste un bout de tissu mais a souvent une très grande importance. Il est difficile de s’en séparer. Un doudou géant fait à partir de tissus récupérés c’est donner une nouvelle vie à ce qui à déjà vécu.
L’artiste veut signifier cette importance en donnant au doudou le statut d’oeuvre d’art exposée. Les tissus récupérés ont un passé tout comme les doudous qui sont des objets qui renferment un vécu et qui sont liés à une vie. L’assemblage de ces tissus donne vie à un doudou avec un nouvel avenir. »
Les artistes de l’édition #3
Galerie des AAB • 1 rue Francis Picabia Paris 20e
Exposition du 23 novembre au 4 décembre 2016 • Vernissage le 25 à partir de 18h
In-visible
-In-visible n°1
La Radio, Feuille d’or, Bombe d’or, Vernis acrylique / Sculpture / 20*11*
75cm / 2016
-In-visible n°2
Le Mixeur, Feuille d’or, Bombe d’or, Vernis acrylique / Sculpture / 15*15*
45cm / 2016
Démarche
Les objets que je travaille sont le reflet de moi-même et de ceux qui m’entourent, et par extension de chaque individu de nos sociétés. Ils sont le reflet du quotidien et de sa banalité; ce sont des fragments du passé, des parcelles d’existences, des souvenirs de jours qui se suivent et se ressemblent. Il faut démonter, « désosser » et ré-assembler ces objets issus de notre ordinaire (peut-être de notre environnement familial), les recouvrir de cet or hautement symbolique, pour les transcender et les faire parler en suscitant de nouvelles sensations. Au travers de ces nouveaux points de vue, les sculptures de la série « In-visible » nous révèlent ainsi la valeur et le potentiel cachés de ces objets familiers qui nous sont devenus invisibles…
« L’envol »
Installation, matériaux et objets divers, petits riens et grands trésors
1m x 1m
2016
Démarche
Etat des lieux de ce qui m’entoure. Oiseaux des rues, de mon siècle, ramassés dans Paris, reconstruits, envolés dans un cadre.
Résilience. Animaux de compagnie issus de notre quotidien.
Une plume-perle ramassée ici, un morceau de réel de là-bas, des trésors-bijoux… confiés à la ressourcerie. j’ai collecté à la rockette* ces matières là.
Oiseaux-produits de nos habitudes, de nos consommations.
Comme des traces de ce que nous vivons.
Bio
Plasticienne, conceptrice, diplômée des Arts Décoratifs de Strasbourg., je concilie expression théâtrale et arts plastiques en créant « la Compagnie Dodue ». Avec générosité (visuelle et verbale) elle réunit l’art de la parole et celle de la création plastique.
Partout, la Compagnie Dodue est le cadre à l’expression libre et au partage de mon thème de prédilection « il était une fois les matériaux oubliés », proposant ainsi des ateliers évènementiels, des dispositifs de créations collectives et des installations … mais pas que !
« Ton autre »
Manteau rebrodé de dentelles, napperons, bijoux dépareillés et autres éléments de mercerie.
Hauteur 110cm / Largeur 50cm / Epaisseur : 30cm
Démarche
TON AUTRE est une création textile, un habit dans le sens étymologique de manière d’être, tenue et disposition d’esprit. TON AUTRE vient de la marque trouvée sur l’étiquette d’un tailleur promis au rebut. La veste et la jupe de ce tailleur ont servi de base à la construction d’un vêtement qui, enrichi de bouts de rien, bouts de ficelles, bijoux dépareillés, jouets usés, dentelles jaunies, devient un costume d’allure précieuse.
Ce manteau est une résurrection, une nouvelle existence des matériaux, une transformation de la matière. TON AUTRE se pose comme une seconde peau, enveloppe protectrice, fabriquée à partir des liens tissés au fil de sa conception entre l’artiste et l’ensemble des éléments qui la façonnent.
Bio
Lorsque des histoires se mélangent, une autre, plus puissante encore, peut émerger.
Plasticienne, mes créations m’enracinent. J’ai longtemps cru que mes grands-parents – paysans et taiseux – ne m’avaient légués que des silences et des questions sans réponses. Je découvre qu’ils m’ont faite héritière d’un monde oublié rempli des trésors de grenier et de fonds de tiroirs. Ils m’ont transmis, le goût des vieilles choses, le plaisir d’un temps où on remontait ses bas et sa montre ; où on attendait le ferrailleur pour lui revendre au kilo les gamelles dénichées dans le dépotoir creusé dans une crayère ; où on reprisait les chaussettes au coin du poêle en attendant que la pâte à gaufre lève ; où on cousait des initiales et des motifs fleuris sur des mouchoirs et des draps rêches pour en garnir les trousseaux, où le charretier se débrouillait des bricoles de son établi pour réparer roues, tonneaux, balançoire et portes.
Il n’y a pas de nostalgie dans ma pratique de l’assemblage. Il y a de la jubilation à détourner, à montrer autrement, à redonner de la valeur. Je suis chaque fois surprise des potentialités d’un matériau dont plus personne n’attendait rien.
Le monde du silence
200 x 20 x 20 cm matériaux
Fil de fer récupéré de portes-manteaux du pressing.
People
200 x 20 x 50 cm
Fil de fer récupéré de portes-manteaux du pressing.
Mes ready made
bouillotte en fourrure, cintres chics.
Vidéo sur grille pain
vidéo durée 2 mn
grille pain.
Démarche
Mes préoccupations sont contemporaines, elles suivent le temps, les gens. Elles m’accompagnent à la recherche de je ne sais quoi. C’est une découverte à chaque expérience, comme celle d’aller dans un pays lointain et arriver en n’ayant aucune connaissance des lieux, des hommes, des autres artistes avec lequel on va travailler !
Mes pratiques sont liées à ces rencontres, à ces découvertes, à l’incertitude, à la limite de me mettre dans une insécurité et dans le doute. Mes préoccupations sont orientées vers la nature, vers l’être humain et vers tout ce qui touche à son environnement qu’il soit d’ordre social, philosophique ou autre. C’est dans ce contexte que j’ai apprécié ces rencontres et ce travail fait à la petite Rockette et présenté à la Galerie des AAB.
Déchets désirables
Vidéo, cartes postales et objets divers provenant de la Petite Rockette
Démarche
‘Déchets désirables’ est une installation performative qui appartient aux Happenings intitulés ‘UAPD- Urban Attractors, Private Distractors’. Cette intervention est une manifestation d’urbanisme ménagé. Je transforme des déchets encombrants pour qu’ils viennent ponctuer de manière digne et concertée. Je recherche la beauté au sein de l’écœurement. Puisque c’est ce que nous sentons, lisons, ce dont nous formons nos souvenirs, ce qui jonche le chemin que nous arpentons, ce que nous tentons d’ignorer, ce que nous feignons de ne pas voir : nos déchets. Le déchet de l’un est oublié à l’instant où il est remplacé par plus d’objets indésirables, et deviendra le trésor d’un autre, pour un certain temps. Pour cette occasion, j’encourage le public à participer et refaire la sculpture de déchets sur place avec des objets que j’ai choisi à la Petite Rockette.
Assemblage
2016, Collage de magazines sur carton, 41x 56 x 90 cm
Démarche
« Je réalise le collage de photos préalablement découpées dans des magazines. A l’aide de ces découpages, je recompose un visage que je connais, sur un grand papier : j’utilise des photos d’yeux pour reconstituer un oeil, des photos de nez pour reconstituer un nez et je fais de même pour la bouche de telle sorte qu’un visage s’achève jusqu’au moindre détail.
L’étymologie du mot ‘visage’ est dérivé du participe passé ‘visus’ du latin ‘videre’ qui signifie ‘voir’. Ainsi, le visage est la capacité de voir et de faire voir. Il s’agit non seulement de l’apparence, mais aussi du regard dans mes yeux et dans les yeux des autres.
Le visage est un intermédiaire pouvant nous montrer l’intérieur de l’homme ; l’émotion, le souvenir, et l’expérience de la vie quotidienne… Ainsi, le visage représente la personne même et les symboles de refléter le monde spirituel. »
Bio
Jeong étudie tout d’abord la peinture occidentale et la littérature française à Séoul. Puis, arrivée à Paris, elle poursuit ses études artistiques en arts de l’image et du vivant. Elle a participé à plusieurs expositions collectives et a également travaillé dans l’équipe scénographique du théâtre.
Pare-Fou
Pare-feu en bois dont la toile brodée d’origine a été ôtée et remplacée par une toile en cheveux de l’artiste, deux figurines d’animaux.
H : 98,5 cm, l : 60,5 cm p : 30 cm.
Abécédaire du Pare-Fou
« Abécédaire de Noël » édition Palette, deux pages de « L’imagerie des pompiers » édition Fleurus,
papiers colorés, texte imprimé sur papier blanc.
23cm x 20,5 cm.
Complément du Pare-Fou, l’abécédaire est destiné à faire participer le public. Élaboré à partir d’un abécédaire de Noël il propose une liste alphabétique de ce qui, pour moi, à besoin de protection. D’Abeilles à Zèbres, quelques animaux, peuples, lieux et idées sont cités en exemples parmi tout ce qui se trouve menacé actuellement. J’invite les personnes qui le souhaitent à compléter cet abécédaire en suivant ces consignes
Vous êtes invités à ouvrir l’Abécédaire du Pare-Fou et à y inclure ce qu’il vous semble nécessaire de protéger du « feu-folie » humain
Pour ce faire :
Utiliser un post-it de votre choix
Écrire ce que vous souhaitez
Coller le post-it sur la page
correspondant à la première lettre de votre mot
Démarche
Plasticienne qui utilise ses cheveux pour créer ses œuvres, je mène une réflexion sur le temps, la perte et la mort. Ma pratique se caractérise par l’utilisation d’une matière organique que je produis puis récolte quotidiennement avant sa chute naturelle vers le sol. Mes cheveux perdent ainsi leur futur statut de déchets. Triés et conservés, ils sont ensuite mis en forme de différentes façons.
Ces particules capillaires peuvent être fixées sur du papier en d’énigmatiques signes, crochetées et épinglées en de fragiles réseaux, amassées et assemblées en sculptures mouvantes, nouées et cousues sur des toiles ou brodées sur de la tarlatane.
Si elles portent toujours la mémoire physique et psychologique du corps auquel elles étaient reliées et en évoquent la présence, elles sont cependant détournées et métamorphosées par le faire artistique.
Grâce à la nouvelle visibilité que je leur offre lors des expositions, les cheveux deviennent supports de rêveries, d’évocations ou de souvenirs pour ceux qui les regardent.
Chimère
Volume plat 107 x 60 x 0,7 cm
Carton, peinture, corde, punaises, trombones, temps, attention, maturité, amour.
Démarche
Voir et ressentir avant de réfléchir ? Regarder avec tout son corps.
Ton regard crée l’œuvre, différente dans mon regard, autre encore par d’autres yeux.
Plus elle est regardée, plus elle existe, nourrie de ton regard curieux, de son regard attentif, de leurs regards critiques.
Peut-être qu’elle te nourrit aussi, si tu veux. Peut-être qu’elle te crée un peu.
Co-création.
Touchez-Moi, Retouchez-Moi
Vêtements sur toile
74x56cm
Démarche
Toucher, c’est entrer en contact avec quelque chose, parfois pour en découvrir, par les sensations tactiles, son état, sa consistance. Retoucher, c’est l’action d’apporter des modifications de détail, des changements partiels à une chose, notamment des vêtements. C’est aussi toucher à nouveau. Pour cette œuvre, une quarantaine de vêtements ont été soigneusement sélectionnés, retouchés (découpés en bandes de 2 à 3 cm de large) et organisés en couches de dégradés horizontaux. L’intention est essentiellement esthétique et l’idée est de s’approprier ces vêtements comme matériel artistique à part entière et jouer non seulement sur leurs couleurs mais aussi sur leurs textures. N’hésitez pas à les toucher… et les retoucher !
Les artistes de l’édition #2
Du 3 au 6 décembre 2015 à la Galerie des Ateliers d’Artistes de Belleville
Puis du 9 au 13 mars 2016 à la Galerie Abstract Project
Poétique de Trois fois rien
Installation, Matériaux et objets divers
55 x 65 x 50 cm
2015
Je vis et je récolte.
Par cette disposition d’esprit, les fragments dispersés de mon quotidien sont recueillis, comme si les pièces d’un puzzle se rassemblaient, mais il n’y a pas d’image prédéfinie. Il n’existe pas une histoire écrite à l’avance, ni d’anticipation d’un résultat final. L’installation qui en résulte est générée au fur et à mesure au cours du processus de création.
Je me concentre surtout sur la propriété des objets.
Tout en respectant pleinement leurs caractéristiques, je m’efforce de ne pas détruire leur originalité et j’essaie de les intégrer entre eux.
Alors, une nouvelle rencontre peut naître par l’association de matières totalement différentes, les objets deviennent organiquement reliés les uns aux autres.
Il y a un interstice entre les objets afin de les organiser spatialement, tenant compte de leurs propriétés : volume, poids, taille, structure, forme ; de leurs matériaux.
Cette mise en espace s’organise, se construit et se répète tout au long du processus de création : ce travail laisse toujours ouvert la possibilité du démontage et ne fige jamais le résultat. Ainsi, par une combinaison de matériaux divers qui peut parfois paraître absurde au premier abord, la curiosité du spectateur est éveillée de multiples manières et entre en résonance avec le vécu individuel.
Compotes d’histoires par terre
Les aventures d’une récupératrice
« Déchets textile l’art d’accommoder les restes »
De la rue, des villes, des arbres, par terre, sur les pavés, allongé en tas, dans des sacs…
Véronique récupère les souvenirs orphelins, abîmés, de trop, inutiles, ridicules, dépassés…
Et dans sa cuisine, ses yeux, ses mains, voient tout, sans le plaisir de raconter, de créer :
Femme ronde, vadrouilleuse, aimant la terre, le feu, les odeurs, les gens, l’ouverture des choses, donner une seconde vie à tout ce trop plein!
Dans ma cuisine, Manouche, Africain, Grand-mère… s’invite dans une danse sacré ou se mêlent nourriture, objets, et déchets textile.
Véronique artiste plasticienne en marche…
« Compotes d’histoires par terre »
A terre! regarder la transformation de différentes matières…
Sans fin…depuis plusieurs années, lors de mes ballades la nuit, le jour, l’idée m’est venue dans ma cuisine :
Après la récup de marché, la récup textile!
A genoux, à terre, j’épluche, je découpe, je presse tous ces petits bouts de rien.
Je les mets à l’honneur dans différents pots ,je les étiquette avec des mots des petits bouts de vies…
Véronique, artiste plasticienne en innovation, un peu de folie
CLOC UP
Enveloppe : fausses fourrures, cordon élastique
Structure : matériaux divers
Création son par Valéry Poulet
Réalisation technique de la structure avec l’aide de la Petite Rockette
2015
Bio
Née en 1982 aux Lilas et formée à l’université Paris 1 (Doctorat en 2012) et aux Beaux-Arts de Rueil-Malmaison et de Rouen (DNSEP en 2013), Anaïs Lelièvre vit actuellement entre Paris et Marseille. Son oeuvre polymorphe est traversée par le fil rouge d’une matière insaisissable et incarnée, qui touche à l’indistinction originelle et qui s’expanse jusqu’à travailler la relation au monde. Elle développe actuellement des sculpture-performances CLOC, multi-formes, multi-contextes, qui jouent d’interactions imprévues entre le corps, la matière, le public et le lieu.
Démarche
Les CLOCS sont réelles et hallucinantes, existentielles et sans raison d’être, tactiles et insaisissables, définies et fluctuantes, accomplies et larvaires, plissées et germinantes, épuisées et explosives, retenues et excessives, tentaculaires et rétractées, naissantes et étouffées, fortes et impuissantes, vaines et battantes, vivantes et agonisantes, habitées et délaissées, perdues et retrouvées, chaotiques et matricielles, archaïques et utopiques, présentes et ailleurs, contextuelles et sans lieu fixe, nomades et insistantes, cellulaires et urbaines, charnelles et publiques, autour et dedans, peaux et viscères, vêtements et corps ouverts, internes et externes, montrées et cachées, organiques et désorganisées, monstrueuses et familières, folles et ordinaires, proches et imprévisibles, discrètes et incontrôlées, insupportables et inséparables, enveloppées et déliées, isolées et entrouvertes, closes et poreuses, mutiques et interactives, individuelles et collectives, énigmatiques et partagées, secrètes et regardées, directes et désorientées, intégrées et inadaptées, protectrices et perturbantes, douces et violentes, subversives et pacifiques, légères et graves, drôles et inquiétantes, ridicules et fantasmatiques, burlesques et tragiques, hypersociables et inconscientes, insensées et trop pleines de sens, ignares et questionnantes.
Une goutte sur la table
20 assiettes
20 x 20 x 20 cm
Bio
Née en 1980 en Corée du sud et vit et travaille à Paris. Diplômée (D.N.S.E.P.) de à l’Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon. Elle s’intéresse à l’objet ordinaire car il est un corps-expérience. Il est un quotidien dans lequel coexistent l’expérience privée et l’expérience archétypale. Son ouvrage consiste à saisir les structures de divers objets par l’analyse de nos actes sur ceux-ci et leur environnement afin de réaliser une recréation à partir de l’assemblage des éléments déconstruits. La démarche de découvrir une unité dans la structure de l’objet et de la ré-agencer amène celui-ci à renaître en tant que structure dotée d’une mouvance au lieu de le refermer sur lui-même comme un objet fini. Ce travail de recomposition permet de montrer à quel point l’essence de chaque objet dans notre expérience et son existence vécue dans divers espace-temps ont des silhouettes variées. Représenter au lieu de créer, recomposer au lieu de transformer.
STRETTI
carton, plastique
45 x 45 x 15 cm
2015
Démarche
Dans ma démarche artistique, la ligne est l’élément fondateur de ma recherche et le module, qui est un composant de la surface du carré, reste l’outil permettant de visualiser et de concrétiser dans l’espace, la direction de la ligne.
Le carré est un élément de frontière entre un espace fermé et un espace au-delà, situé à l’extérieur.
Dans l’espace, chaque élément de notre quotidien a au moins une direction qui ne s’arrête pas à l’objet, mais se poursuit dans une fuite invisible.
Dans mon travail, j’ouvre les frontières du carré, les lignes se manifestent autrement et les modules aussi.
Matériaux
J’aime les choses qui ont vécu, témoin du passé et du présent qui les a arrachées au temps. Le matériau qui construit certain de mes travaux est le carton. Ce ”médium” jeté, après avoir emballé et protégé, devient en le recyclant l’élément fondateur de mes œuvres.
Détourné de son usage initial, mais non dégradé, je le modèle, le recompose en lui donnant ma signification.
Partie extérieure : carton d’emballage, corde, cire d’abeille, feuille d’or
Partie intérieure : fragment d’un agenda et manuscrit de 1944, cire d’abeille, tissu, corde
70 x 50 x 10 cm
2015
Je suis fasciné par les espaces façonnés par la foi, porteurs de messages spirituels, marqués par l’histoire, empreints de la mémoire humaine et métamorphosés
par la créativité.
Mon esprit appartient à ce groupe d’artistes dont l’oeuvre nous rend conscients de la précarité qui définit la nature même des êtres.
Mes créations emploient des matériaux ordinaires. Des morceaux de vie trouvés dans les ordures des étrennes populaires.
Des objets recouvrés, métaphores du corps humain, raccontent leurs propres histoires et les destins des personnes qui les ont « habités ».
Ils racontent les mains qui les ont soulevés, leurs trajets entre ports, magasins, marchés, ville et leurs conditions y restent emprisonnées.
Ces mémoires, ces fragments de carton d’emballages que je purifie à l’eau, imbibe du liquide gras de la cire d’abeille bouillante et parfumée jusqu’au plus profond des fibres, que je ficèle avec des cordes et du tissu, restituent leur vécu.
Le corps comme support est maintenant absent et la brutalité de l’action marque une rupture physique et spirituelle.
Les objets, dorés à la feuille, se convertissent en lieu d’expérience, le vecteur de la transformation, ainsi qu’en témoins muets, en ex-voto, en reliques.
Bio
Ireneo Nicora est né à Locarno, Suisse en 1962.
Après des études de restauration et peinture à Como, Perugia et Florence, il s’établit à Barcelone.
En 1990 il se rend au Chili où il vit pendant 23 ans aux pieds des Andes.
En 2006 il rencontre le maître bouddhiste tibétain Lama Gendun Yarpal, devient disciple et découvre une spiritualité qui dès lors influence tout son art.
Depuis 2013, il vit et travaille à Paris.
Les artistes de l’édition #1
Du 24 au 28 juin 2015 à la Galerie Abstract Project
Plasticienne travaillant la fibre textile, j’emploie différentes techniques comme le crochet, la couture, le tissage, le feutrage, filage…
J’ai développé un ensemble de sculptures textiles intitulées ‘Flesh flower’.
Elles sont réalisées à partir de fin de pelotes, de cartons de laine à repriser anciens, d’écheveaux de fil à broder entamés…
Il s’agit pour moi de créer une forme organique, guidée et enrichie par la mémoire de la matière employée.
Le terme Flesh Flower est apparu avec les premières formes…
Comme dans le dessin automatique, je n’ai pas de patron ou d’idée prédéfinie lorsque je commence l’une de ses formes.
Je réunis différents fils, je choisis ma gamme de couleurs et me laisse ensuite entrainer par la forme elle même et mes émotions du moment.
Au préalable j’effectue un travail de recherche sur les points anciens, de manière à disposer d’une vaste palette, comme un vocabulaire de formes étendu.
A chaque fil, à chaque couleur, son point.
Les couches se superposent, la forme monte, comme sur le tour du potier.
Flesh Flower vient de ce que ces formes ont toujours quelque chose de floral, d’organique, de sensuel. Créatures extraterrestres, elles font aussi penser au lichens, ou aux moisissures qui se dessinent au fil du temps sur les délices abandonnés…
Elles sont présentées le plus souvent dans un anti-socle, un bocal qui les met en valeur en les protégeant.
J’ai choisi un terme anglais, parce que sa sonorité même parle de ces formes : quelque chose de doux, de mou, de moelleux, chaud… Quelque chose de vivant.
9 PARMI D’AUTRES
Papier, encre, cire, sciure, tiroir en bois l 2014, 37 x 12 x 9 cm
Bio
Née en Normandie, j’ai grandi dans une ferme isolée, entre bois et pommiers.
Habitante de la ville maintenant, je suis porteuse de cette mémoire des sens mis
en éveil alors d’une façon si particulière. Les antagonismes éprouvés à ce passage
de la nature à l’urbain, lent/rapide — calme/bruyant — ouverture/
cloisonnement… portent mon travail, de même que la notion de cycle.
Mon parcours est celui d’une autodidacte. J’ai dans un premier temps
travaillé dans de grandes entreprises. A la suite d’une formation en cours du soir
en arts appliqués à l’école Duperré, j’ai travaillé plusieurs années dans une agence
de communication puis comme graphiste indépendante. Mon travail artistique
se trame dans ce parcours depuis plus de 10 ans.
Sans Titre
Radiateurs et disques durs
50 x 50 x 30
Bio
Né en 1969, Dadave travaille dans des agences de presse parisiennes durant les années 90. Parallèlement, il débute sa carrière artistique en réalisant des sculptures grâce à des matériaux de récupération glanés sur les trottoirs de Paris. Sensibilisé depuis quelques années par la catastrophe écologique annoncée, et plus particulièrement par la gestion des déchets, Dadave travaille, depuis 2002, exclusivement avec des composants électroniques trouvés dans des ordinateurs, ou de vieilles télés.
Démarche
Je travaille exclusivement à partir d’éléments électroniques trouvés dans des ordinateurs ou de vieilles télévisions. Je recycle toute sorte de déchets électroniques promis à la destruction.
Je dissèque ainsi des ordinateurs, des télévisions, des postes de radio de manière à classer, classifier, ordonner, trier leurs éléments intérieurs, pour réorganiser, reconstruire, et recomposer des images qui constituent des tableaux ou des sculptures.
D’un point de vue technique, aucun des éléments que j’utilise n’est repeint ni retouché, les formes et les couleurs de chacune des sculptures sont originales, chaque composant électronique est identique à celui trouvé dans l’objet déconstruit.
Outre l’aspect purement esthétique, ma démarche, qui s’inspire des Nouveaux Réalistes, tente d’interroger le spectateur sur l’extraordinaire challenge que représente la gestion des déchets, ses impacts négatifs sur l’environnement aujourd’hui et demain, et plus généralement sur l’avenir de la société de consommation.
Black Rot
40x40x50 cm
fils électriques et bande VHS
Bio
Née en 1982, Sandrine Métriau vit et travaille a Paris. Diplômée de l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, elle étudie à l’Ecole des Beaux Arts de Milan et intègre en 2007 le mouvement Saveart en réalisant sa première pièce textile, une robe originale conçue à partir de briques de lait et jus de fruits qui deviendra sa matière première de prédilection.
L’ensemble de sa démarche artistique réside en une interprétation par décontextualisation d’une société de consommation grandissante et dévorante inculquant des valeurs matérialistes et individualistes. Chacune de ses oeuvres se propose comme transformation et/ou esthétisation d’une matiere premiere issue d’un objet banalisé par son usage quotidien portant les traces de cette société qui nous veut à la fois matérialiste, possédant pour déposséder et consommateur, jetant pour acheter.
Mon matériau de prédilection est le Textile. Mon travail artistique est le résultat du dialogue intime avec les tissus. Il privilégie les formes abstraites et donne à voir l’exploration du matériau lui-même. La source de mon inspiration est dans la matière elle-même et les motifs textiles. Je récupère, chine, recycle les chutes de tissus, les linges et les vieux vêtements. Pas de couture. Je découpe en petits morceaux la matière. Superposés les uns avec les autres, ces petits morceaux de tissus assemblés avec de la colle prennent forme. En séchant ils construisent peu à peu un volume. Je contrarie la souplesse du textile et il prend presque un aspect papier.
J’explore les volumes ronds, œufs, cocons, nuages, molécules…et leur multiplication. Je questionne également le mouvement dans le textile. Je suis fascinée par les drapés, froissés, plissés que peuvent prendre les tissus. Mes dernières réalisations s’inspirent de la peinture du 17ème siècle de Simon Vouet, de la manière dont il représente les tissus et des détails, « fraises », des costumes de cette époque.
Le tissu devient une matière à sculpter et je le laisse me surprendre.
Oeuvre en cours de construction
Certaines étapes de lecture
Selon la réflexion de Regis Debray, la photographie a libéré, d’une certaine manière, la peinture. De même, le livre numérique pourrait libérer le livre en papier. Le livre numérique fait voir autrement le livre en papier : sa matérialité, son utilité, son histoire, etc. Le livre en papier est un objet particulier qui se situe entre le matériau et l’idée, le vivant et la mort, le passé et l’avenir. Aujourd’hui, sa forme de présentation parle de plus en plus de la question de son existence et celle d’autres existences. Par exemple, le corps est une sorte de forme des archives, la peau, une sorte de feuille de livre. Les croisements entre le corps et le livre, entre l’art et la littérature, entre le musée et la bibliothèque seront l’objet de cette présentation « Certaines étapes de lecture ».
Bio
Afour Rhizome (ou A4 Rhizome ou A4rizm) est un nom d’artiste choisi par Kyoo Seok Choi. Ce nom plutôt neutre désigne son travail et son projet d’une construction des archives de savoirs, des œuvres d’art et de soi. Le choix de nom pose la question : « qu’est-ce qu’un artiste ? » Afour Rhizome est venu d’ailleurs, et il est entré dans la langue française. Ici il lit, mais il n’atteint pas la compréhension. Alors il cherche d’autres moyens. Il construit par exemple des systèmes d’archives variés pour y arriver : des boîtes de citations, des banderoles de phrases tissés et noués, des sortes d’hypertextes, des sculptures construites avec les textes qu’il a lus, etc. Cette construction continue traverse les frontières entre le savoir, l’art et le soi.